A Michel,
Nous le redoutions. Je le redoutais. Et nous l’avons appris le 26 mars dans l’après -midi. Michel Hidalgo nous a quitté.Un flux incessant de souvenirs remontent. Ils surviennent au gré de la pensée. Nous sommes démunis devant la nouvelle et ce, d’autant que nous savons que nous ne pourrons pas l’accompagner dans son nouveau havre de paix.
Michel, c’est tant de souvenirs.

Il a été très engagé depuis l’émergence de l’Union des Joueurs Professionnels créée fin 1961 par Just FONTAINE (auquel nous pensons fort), Eugène NJO-LEA et mon père, Jacques BERTRAND.
Il était alors le joueur préféré de ma maman qui collaborait si activement aux premières années de ce syndicat aujourd’hui incontournable dans le monde du football professionnel.
C’est tout naturellement qu’il en a été porté à la Présidence en 1964 avant de passer la main à l’inusable Phillipe Piat, en 1969.


En 1968, au travers des événements que vivait la France, il a su imprimer la place de l’UNFP, se rendant avec mon père au siège de la FFF, occupée par les footballeurs amateurs, n’hésitant pas de s’afficher au balcon derrière la célèbre banderole « Le Football aux Footballeurs ». Ces événements emporteront l’abolition du contrat à vie des footballeurs alors en vigueur dans le monde entier pour laisser la place à ce qui, alors, a été dénommé le contrat à temps (prémices de l’appellation du contrat à durée déterminée qui n’aura une existence législative qu’en 1979) !
Ensuite, avec mon père et alors que moi-même je suis devenu actif, nous l'avons accompagné dans différents épisodes de sa si riche vie professionnelle.
Il m'interrogeait encore il y a quelques temps.


Aujourd’hui, je tenais en toute humilité à m’incliner avec respect devant ce Monsieur et à témoigner à son épouse, tous ses proches et amis, toute la gratitude que je lui dois. Il fait partie de ceux qu'on ne peut oublier.
Il m'appelait "mon petit" lui qui était si grand.
Jean-Jacques Bertrand
