Gouvernance de la FIFA, le rapport de la député du Conseil de l'Europe Anne BRASSEUR

Scpa BERTRAND
25.01.18 22:38 Commentaire(s)
Conseil de l'Europe et les institutions de la FIFA

Madame Anne Brasseur, parlementaire européenne, a rendu un rapport relatif à la "bonne gouvernance dans le football" réalisé pour le compte de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE). Le rapport, qui a été présenté aux débats le 24 janvier 2018, dénonce principalement le manque d'indépendance des organes de la FIFA vis-à-vis de son Président.

La "position prééminente" du président de la FIFA et la "dépendance accrue" des organes de contrôle

Selon Le Monde, qui a eu accès au rapport, deux grandes lignes de réflexion se détachent du rapport "BRASSEUR" : "la position prééminente du président" de la FIFA et la "dépendance accrue" des organes de contrôle.

Madame BRASSEUR écrit dans son exposé des motifs …

"Je crois que la position prééminente du président et son emprise sur les questions (notamment) de management restent une des composantes clés de la culture de gouvernance de la FIFA. Il en est ainsi depuis des dizaines d’années et il serait naïf de croire que cela pourrait changer à cause d’une nouvelle disposition proclamant un modus operandi différent".

Madame BRASSEUR appuie ensuite sur le fait que "les présidents des quatre principaux organes de contrôle de la FIFA ont été remplacés en moins d'un an" par des personnes ne correspondant pas nécessairement au profil adéquat.

Madame BRASSEUR explique ainsi que "la charge de présidente de la chambre d’instruction de la commission d’éthique demande une expérience dans le domaine des investigations criminelles et notamment financières, que Mme Rojas n’a pas […]. L’absence de connaissances des langues française et anglaise constitue également un handicap majeur, développe la rapporteuse. […] Il s’agit aussi – et c’est bien plus problématique – d’une dépendance accrue qu’elle a par rapport au secrétariat qui l’assiste et d’une difficulté objective à entrer en contact de manière confidentielle avec des témoins ou experts".

Enfin, le rapport fait état des nombreux faits de corruption relatés ces dernières années au sein de la FIFA dans l'attribution des différentes Coupe du Monde et notamment "concernant la Coupe du Monde 2022 au Qatar, qui semble être entachée de graves irrégularités".

Le 4 décembre 2017, en se fondant sur le rapport "BRASSEUR", la Commission de la culture, de la science, de l’éducation et des médias de l’APCE a appelé les autorités de l’Union européenne, "en concertation avec le Comité international olympique, la FIFA, l’UEFA et le Conseil de l’Europe, à promouvoir la mise en place d’un observatoire indépendant chargé d’évaluer la gouvernance des organismes de football, en mettant l’accent sur l’éthique et l’intégrité des élections". Cet observatoire aurait alors des prérogatives limitées et ne pourrait que "veiller à ce que les principes de bonne gouvernance soient effectivement appliqués et partagés" a précisé l’APCE.

Le 24 janvier 2018, le Conseil de l'Europe a notamment adopté, par 131 voix (5 contre et 10 abstentions), la résolution prévoyant la constitution d'un "organe externe indépendant chargé de superviser la gouvernance des organismes de football".

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Recommandations de l'Europe à la FIFA et l'UEFA
A l'occasion de la présentation du rapport, Anne Brasseur a recommandé à la Fifa et à l'UEFA "d'établir une table de travail conjointe pour discuter du fair-play financier, de la propriété des joueurs, du statut des agents et des intermédiaires et d'autres questions".

Scpa BERTRAND